Au début du XXe siècle, la relativité et la mécanique quantique ont démontré que nos concepts les plus familiers — temps, espace, position — n’étaient plus pertinents pour comprendre l’infiniment grand ou l’infiniment petit. Ce fut perturbant. Un siècle plus tard, cela ne s’est pas arrangé, comme le souligne Métaphysique quantique (1), le dernier ouvrage du tandem Ortoli-Pharabod, auteurs en 1984 du best-seller Le Cantique des quantiques (2). Ainsi, il semble évident que les objets ont une extension spatiale et une position bien définies : le livre en question mesure vingt centimètres et se trouve sur un bureau. C’est… normal. Sauf pour les objets quantiques. Les quantons — les particules élémentaires — sont toujours « flous », car leur extension dépend de l’environnement : un électron occupera une portion de l’espace plus ou moins grande suivant l’atome dans lequel il se trouve. Autre propriété troublante : l’intrication, qui relie intimement deux particules « même si elles sont séparées par des années-lumière »...